Point Marché
03/07/2018
Le secteur de l’immobilier de luxe s’avère particulièrement florissant depuis début 2018, surtout à Paris, un phénomène attribué par des professionnels à l’effet persistant de l’élection d’Emmanuel Macron, même si les réseaux spécialisés craignent les conséquences à terme de la nouvelle fiscalité immobilière.
« Le marché est (…) extrêmement dynamique », se réjouissait début juin Charles-Marie Jottras, président du réseau spécialisé Daniel Féau, filiale du britannique Christie’s, résumant lors d’une conférence de presse le sentiment général du secteur.
A Paris et ses environs, qui représentent la grande majorité de l’immobilier de luxe en matière de résidences principales en France, le nombre de biens vendus par Daniel Féau a progressé de plus de 30% sur les cinq premiers mois de 2018, par rapport à la même période de l’année précédente. « L’appartement très « chaud », c’est le familial de M. Bourgeois-Tout Le Monde », précise M. Jottras, évoquant les biens de moins de 150 mètres carrés et compris entre un et deux millions d’euros.
Quant aux prix, ils montent encore, même si leur progression est modérée: chez Daniel Féau, ils gagnent près de 4% pour les biens de moins de deux millions d’euros, un peu plus de 1% entre deux et quatre millions et près de 6% au-delà de quatre millions, un segment de niche certes peu représentatif. « Il y a eu un effet Macron très clair (…) depuis l’été dernier », met en avant M. Jottras.
Les différents réseaux spécialisés sont unanimes à considérer que l’élection de M. Macron en mai 2017 a établi un climat jugé plus favorable par la clientèle fortunée de l’immobilier de luxe. Ils en avaient déjà constaté les effets positifs à la fin de l’an dernier.
« La confiance est revenue d’abord des étrangers puis des Français eux-mêmes », avec le retour d’expatriés, remarquait mi-juin Thibault de Saint-Vincent, président de Barnes, lors d’une table ronde de dirigeants du secteur.
Pour autant, il diagnostiquait d’autres facteurs, au-delà du nouveau président de la République: le niveau toujours très bas des taux, qui bénéficie à l’ensemble du secteur immobilier, les conséquences persistantes du vote britannique de 2015 en faveur du Brexit, qui font gagner en attrait Paris face à Londres, et un phénomène général de « rattrapage » du marché français après des années moroses dans le sillage de l’élection de François Hollande en 2012.
© Mieux Vivre Votre Argent - publié sur Barnes International le 03/07/2018
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